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La troisième réunion des partenaires du projet HY4RES s’est déroulée du 26 au 28 novembre 2024 à Bordeaux, coorganisée par Vertigo Lab et l’AC3A.
Les 9 partenaires de HY4RES se sont à nouveau réunis pour échanger sur les progrès réalisés durant cette première année de projet. Des acteurs locaux en lien avec les secteurs cibles du projet comme les énergies renouvelables ou l’agriculture, ont été invités lors d’une journée portes ouvertes, pour échanger sur le projet, et participer à un atelier de codéveloppement sur les enjeux d’implantation de systèmes hybrides d’énergie renouvelable à petite échelle.
La première journée fut dédiée au passage en revue des actualités au sein des sites pilotes, avec un focus sur le développement de la pompe utilisée comme turbine (PAT : Pump As Turbine), du logiciel de conception des systèmes hybrides d’énergie renouvelable, et de celui lié à la prédiction de la production et de la consommation énergétique.
Sur le site pilote portuaire, le container maritime servant à accueillir les équipements électriques et électroniques a été installé. La prochaine étape sera l’installation des éoliennes sur le container, et la poursuite du travail de conception de la plateforme flottante équipée de turbines, qui servira à capter les courants et les marées dans l’estuaire.
Le système sera conçu pour être démontable et facilement transportable grâce au containeur, acquis de seconde main pour limiter les coûts et l’impact écologique.
En plus d’installations hydroélectrique et éolienne déjà présentes sur site, l’entreprise qui accueille le site pilote aquacole, Island Seafoods Ltd.,va produire de l’énergie biomasse grâce à la construction déjà achevée d’un hangar.
Celui-ci va accueillir une installation de séchage de biomasse utilisant l’électricité excédentaire issue de l’éolienne pour le chauffage, permettant ainsi de maximiser l’utilisation du potentiel énergétique (notamment la nuit, lors des périodes de non-activité) et de valoriser du bois produit localement. D’autres possibilités sont explorées, comme l’installation d’une infrastructure micro-hydraulique au nord du site.
Trois projets de communautés d’énergie aux vocations et spécificités différentes sont actuellement étudiés pour bénéficier de l’accompagnement du projet.
Le premier, situé à Marruge, porte sur la création d’un écovillage, le second, à Moinho do Salto, concerne l’installation d’un système micro-hydraulique, et le troisième, situé à Castanheira de Pera, sera utilisé pour développer le logiciel de prédiction de la consommation et production électrique, ainsi que les études d’impacts qui seront réalisées au sein du projet.
Le développement de la turbine réversible respectueuse des poissons (fish-friendly turbine) est en cours avec de premiers résultats disponibles sur le potentiel de production énergétique de ces turbines. De prochains tests en laboratoire sont prévus, ainsi qu’une simulation de cas réels et une analyse technico-économique.
De nouvelles données statistiques sont venues enrichir l’outil de prédiction de la production et de la consommation électrique, et une première version de l’application intégrant les systèmes de prédiction et la collecte des données météorologiques a été achevée, permettant de prévoir les bilans énergétiques jusqu’à 15 jours à l’avance.
La seconde journée a regroupé autour d’une visite de site et d’ateliers les experts du projet et des acteurs locaux de différents horizons (énergies renouvelables, secteur agricole, pouvoir publics) venus découvrir le potentiel des systèmes hybrides d’énergies renouvelables pour la transition énergétique.
La fondation Open-C a amené les participants en bateau sur la Garonne pour la visite de son site d’essais hydrolien fluvial et marin. Ce site expérimental permet d’étudier les technologies d’énergies renouvelables : panneaux solaires flottants, éoliennes, captation du courant et des marées… Avec 106 MW, ce site dispose du potentiel hydrolien fluvial estuarien le plus important en France, grâce à des courants forts pouvant atteindre 3.5 m/s.
L’après-midi a débuté par une présentation de Vertigo Lab sur les plans nationaux et les politiques publiques en matière d’énergie renouvelable au sein de l’Union Européenne.
La journée a continué avec un atelier en groupes de travail afin d’explorer les freins et les leviers pour transférer et développer les systèmes hybrides et innovations apportées par HY4RES. Les discussions ont permis d’identifier les obstacles et les besoins pour le développement et l’implantation des systèmes hybrides en fonction des secteurs d’activité : problématiques liées à la capacité du réseau et au raccordement, aux besoins en investissements, à l’acceptabilité sociale ou encore aux contraintes administratives. Des solutions ont été identifiées pour lever ces freins, comme par exemple pour le développement du modèle économique : l’utilisation de matériel de seconde main (comme dans le site pilote aquacole), l’appel à la philanthropie pour attirer des investissements, ou le développement des crédits carbone.
Le projet ouvrira à nouveau ses portes au public à l’été 2025, cette fois en Espagne à Aviles pour la réunion des partenaires de HY4RES sur le site pilote portuaire.
La dernière journée a permis de présenter les outils mis en place pour rendre publics les résultats et activités du projet, notamment la librairie du site web (regroupant les articles scientifiques, les interviews des experts du projets et autres ressources) et les tours virtuels 3D des sites pilotes, qui permettent à toute personne intéressée d’avoir une vision plus précise des solutions d’hybridation développées au sein de HY4RES.
L’événement s’est achevé par un atelier portant sur la méthodologie d’Évaluation de la Durabilité du Cycle de Vie (LCSA) et d’évaluation politique, présentant le travail qui sera réalisé pour chaque site pilote à partir de la méthode de la théorie du changement.
Durant l’atelier, les partenaires ont travaillé sur l’identification des effets du projet suivant différents critères (économique, social, environnemental), et sur différentes temporalités (effets immédiats, à court terme, à long terme). Les partenaires ont réfléchi ensemble à la vision globale du projet HY4RES et à la manière dont leurs actions peuvent permettre d’atteindre les résultats attendus dans un délai déterminé.
La théorie du changement est fréquemment utilisée dans divers secteurs comme outil d’aide à la planification stratégique, au suivi et à l’évaluation, en particulier pour les activités sociales et environnementales. Étant donné que de multiples voies d’impact interagissent dans les systèmes complexes, la recherche transdisciplinaire, la science de la durabilité, la recherche pour le développement et plus généralement sur la recherche axée sur le changement, la théorie du changement présente un grand potentiel d’application dans les approches de recherche impliquant un engagement actif et intentionnel avec les parties prenantes et/ou d’autres acteurs du système.
L’atelier a contribué à l’axe de travail du projet portant sur l’évaluation de la durabilité du cycle de vie du Cycle de Vie (Life Cycle Sustainability Assessment), et peut être répliqué pour la formulation future de recommandations politiques.
Théorie du changement du projet HY4RES avec les éléments clés à retenir et un retour d’information de l’atelier :
Figure 2 : Théorie du changement HY4RES
Aonghus McNabola, coordinateur du projet, a clôturé ces trois jours de réunion des partenaires en mettant l’accent sur les progrès réalisés et les résultats encourageants obtenus grâce au travail collaboratif et au partage des expertises, cruciaux pour la réussite du projet.
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